La dissolution de l’Assemblée Nationale par le président Emmanuel Macron ouvre la voie à une période d’incertitudes et donc d’instabilité pour les marchés financiers, en France et par contagion en Europe.
En termes de comparables européens, l'arrivée au pouvoir de Giorgia Meloni (2022) en Italie avait brièvement inquiété les marchés mais cette nervosité s’était dissipée notamment grâce à l'héritage financier de Mario Draghi incluant 220 milliards d’euros de prêts et subventions de la Commission européenne. L’Europe demeure un garde-fou solide… Rappelons-nous aussi qu’en 2018, quand le vice-président du Conseil italien, Matteo Salvini, se vantait de manger du “spread” au petit déjeuner (“mangio pane e spread”), il a vite réalisé que la portion devenait de plus en plus indigeste ; cela devrait servir de leçons à certains de nos hommes politiques. "L'humilité, c'est l'antidote à la vanité." (Nicolas Boileau)
Après une réaction épidermique de quelques jours post-dissolution, le marché français semble s’être pour le moment calmé : le spread de la France face à l’Allemagne s’est stabilisé en-deçà des 80 points de base (son point le plus haut depuis 2012 cependant), les obligations bancaires françaises ont légèrement rebondi et surtout l’Etat français est parvenu à émettre 10,5 milliards d’euros de nouvelles obligations sans avoir à augmenter significativement son taux d’emprunt par rapport au marché secondaire.
De manière plus globale et même si tous les programmes posent par nature, de manière aigüe, la question de la soutenabilité de la dette publique, la France reste attractive malgré un déficit budgétaire dépassant les 5% du PIB, alors que les critères européens de Maastricht restent fixés à 3%. Elle demeure un acteur économique et politique incontournable en Europe, avec notamment un taux d’épargne par Français très important (17,5% contre 13,1% en Espagne et 8,9% en Italie), s’expliquant par une forte propension à l’épargne de précaution parmi lequel le Livret A très populaire parmi les ménages français.
Espérons que la France continuera sur la voie des réformes significatives mises en place en 2018 en faveur de l’épargne : baisse de l'impôt sur les sociétés à 25 %, transformation de l'impôt sur la fortune en un impôt sur la fortune immobilière, et passage à un taux forfaitaire unique 30 % (Flat Tax) sur les revenus du capital. Cette réforme a inversé la direction des migrations fiscales, avec un nombre d'expatriations qui, depuis 2018, est inférieur à celui des impatriations (source : France Stratégie) si le flux net des impatriations se maintient chaque année sur huit ans, la suppression de l'ISF sera autofinancée par les impatriations qu'elle aura induites.
Terminons par un message optimiste car tant que la BCE continue de veiller à la cohérence des Etats européens, les investisseurs savent que celle-ci interviendrait en cas de stress trop important sur un de ses Etats membres, a fortiori un Etat pilier comme la France.
Les temps à venir nécessiteront une vigilance et une rapidité de réaction accrues ; dans sa longue histoire, la banque Cholet Dupont Oudart a traversé de nombreuses crises, de toutes natures.
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