La donation-partage est l’instrument privilégié pour anticiper la transmission de son patrimoine au profit de ses enfants, dans un cadre sécurisé sur le plan civil et fiscal.
La donation-partage transgénérationnelle offre cette même sécurité juridique et fiscale au grand-parent souhaitant gratifier de son vivant ses petits-enfants, en organisant, avec l’accord obligatoire de ses enfants, la transmission de son patrimoine sur les deux générations. Notons que dans la donation-partage transgénérationnelle, l’enfant - la « génération intermédiaire » - peut-être alloti ou non : le saut de génération peut donc être total ou partiel.
Le saut de génération permet de limiter le coût fiscal de la transmission : les droits de donation ne sont dus qu’une fois au lieu de deux en l’absence de saut de génération. Fiscalement, la donation-partage transgénérationnelle ne bénéficie pas d’un régime dérogatoire au droit commun. Chaque donataire, enfant et/ou petit-enfant, est donc assujetti aux droits de donation, selon le lien de parenté existant avec le donateur, le grand-parent. Les petits-enfants bénéficient de l’abattement de 31 865 euros, renouvelable tous les 15 ans, entre grand-parent et petit-enfant et ce, même si la génération intermédiaire n’est pas gratifiée1.
Contrairement à une donation « ordinaire », les lots donnés aux petits-enfants s’imputent sur la part de réserve individuelle de leur auteur (i. e. l’enfant de la génération intermédiaire) qui consent à ce que ses enfants soient allotis à sa place. Lors de la liquidation de la succession du grand-parent donateur, le partage s’effectuera par souche2. Un grand-parent n’est donc plus limité à la seule quotité disponible pour donner à ses petits-enfants.
Une grande flexibilité est laissée aux parties. La donation peut par exemple être faite à des descendants de degrés différents dans une souche et pas dans une autre.
Comme pour une donation-partage ordinaire, il est possible de réincorporer des donations antérieures et également de réattribuer les biens antérieurement donnés aux enfants, aux petits-enfants (en pleine propriété ou en nue-propriété). Fiscalement, lorsque la donation initiale a été faite il y a plus de 15 ans, cette réattribution ne donne pas lieu au paiement de droits de donation3 mais uniquement au droit de partage d’un montant de 2,5%4. En cas de donation de plus de 15 ans, les droits de donation sont dus et les droits de donation payés lors de la donation initiale sont déductibles.
La donation-partage transgénérationnelle est donc un outil pour organiser la transmission de son patrimoine sur deux générations et ce, alors même que le processus de transmission a déjà été amorcé depuis de nombreuses années.