L'incertitude domine en ce début d'année, façonnant un environnement économique, politique et géopolitique particulièrement volatil. L'arrivée de Donald Trump au pouvoir a considérablement renforcé cette instabilité, notamment à travers ses discours péremptoires et ses revirements fréquents, en particulier sur les questions commerciales et les droits de douane. Cette imprévisibilité complique toute tentative d’anticipation, exacerbant la volatilité des marchés financiers. Aux États-Unis, les marchés actions ont subi l’impact direct de cette incertitude et ont sous-performé le reste du monde. Il faut cependant relativiser cette baisse : l’accélération haussière des marchés américains depuis l’élection de Trump était portée par un optimisme devenu excessif et un ajustement était inévitable. Bien que l’économie américaine fasse toujours preuve de résilience, le climat actuel commence à peser sur la confiance des ménages et sur la consommation alors que les tensions inflationnistes restent orientées à la hausse. Le risque principal réside dans l’aggravation de l’impact de l’incertitude politique sur le moral des consommateurs et des entreprises, pouvant à terme entrainer l'économie américaine vers une récession.
Sur le plan géopolitique, l’éventualité d’une réduction de l’engagement militaire des Etats-Unis au sein de l’OTAN et l’arrêt de leur soutien inconditionnel à l’Ukraine placent l’Europe face à ses responsabilités en matière de défense. Cette situation profite largement au secteur de l’armement européen, qui affiche une performance remarquable depuis le début de l’année. En Allemagne, l’élection de Friedrich Merz a suscité des espoirs de relance budgétaire, confirmés récemment par un projet d’augmentation des investissements dans la défense et les infrastructures. Ces perspectives de relance, conjuguées aux attentes d’un apaisement du conflit en Ukraine, ont agi comme des catalyseurs pour les Bourses européennes, leur permettant d'afficher une solide performance et même de surperformer nettement les indices américains. Un autre facteur de ce rattrapage réside dans l’écart de valorisation qui existait entre les deux zones économiques. Malgré cette évolution récente, la divergence entre les marchés américains et européens reste marquée et la poursuite du rebond européen demeure envisageable si les dynamiques politiques et géopolitiques actuelles se confirment. Cependant, la surperformance européenne devient tendue et très concentrée ce qui pourrait, à court terme, infléchir la tendance. Il pourrait également y avoir un rebond des indices américains dans les prochains jours/semaines compte-tenu de la rapidité de la correction.
Dans ce contexte, une approche sélective, tant sur le choix des valeurs que sur les zones géographiques, est essentielle. Il convient d’éviter toute précipitation et de renforcer le poids des actions dans les portefeuilles de manière progressive. Pour les actions nord-américaines, nous préférons attendre une amélioration de la visibilité pour être plus confiant même si nous profitons de cette correction pour les renforcer dans des portefeuilles où elles sont sous-pondérées. Concernant les emprunts d’Etat, la hausse récente des taux européens n’est peut-être pas terminée même si l’augmentation des dépenses budgétaires semble en partie intégrée. Les niveaux de taux actuels permettent de commencer à se renforcer et de profiter d’un rendement qui devient attrayant
La volatilité des marchés boursiers peut évoluer très rapidement à court terme et ces mouvements sont difficiles à appréhender. Les investisseurs doivent adapter en permanence leur portefeuille d’actions et d’obligations, en fonction de leur aversion au risque et de la durée de leurs investissements. Nos gérants sont à votre disposition pour vous aider dans cette réflexion.