Une transition plus compliquée…

L’imminence d’une première baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis après un cycle de hausse de plus de deux ans n’a pas constitué le catalyseur espéré, les investisseurs estimant à tort ou à raison que la Réserve fédérale américaine a trop tardé pour agir au regard de la dégradation d’un certain nombre d’indicateurs économiques. En effet, le rapport mensuel sur l’emploi est ressorti inférieur aux attentes avec 142 000 créations d’emplois en août contre un consensus à 165 000 et l’indice ISM manufacturier affiche un repli de la composante production et des nouvelles commandes.
Le spectre de la récession refait surface outre-Atlantique d’autant plus que les publications des entreprises au deuxième trimestre suscitent également quelques interrogations sur la poursuite des croissances bénéficiaires observées jusqu’ici. Nous pouvons citer le secteur technologique et les sociétés liées à l’intelligence artificielle telles que les semi-conducteurs qui enregistrent une forte baisse hebdomadaire en raison de perspectives moins enthousiasmantes, entrainant l’ensemble de la cote dans son sillage. Ainsi le Nasdaq abandonne 5,6%, le S&P 500 4,3%, le Stoxx 600 3,50% et le CAC 40 4,4%, ce dernier étant en outre impacté par le recul sensible du secteur du luxe en proie au ralentissement chinois.
Fortement corrélées, les places européennes pâtissent également du manque de visibilité sur la vigueur de l’activité économique américaine alors que la zone euro doit faire face à une demande domestique atone. Sans surprise, les secteurs les plus cycliques ont souffert alors que ceux de la santé, des télécoms, des services aux collectivités et de l’immobilier, jugés plus défensifs, ont été moins pénalisés.
Toujours sur le front des valeurs, notons l’ouverture d’une enquête sur Nvidia concernant des suspicions de pratiques anticoncurrentielles, l’annonce par Volkswagen de potentielles fermetures d’usines en Allemagne et la méforme du secteur de l’énergie en raison de la chute du cours du Brent qui cote juste au-dessus des 70 dollars le baril.
Sur le plan politique, la nomination de Michel Barnier en tant que Premier ministre n’a eu aucun effet sur les marchés financiers et pour la première fois Kamala Harris arrive en tête dans les projections des résultats électoraux face à Donald Trump, ce qui pourrait déclencher des arbitrages si on se réfère à leur programme respectif.

Cette semaine, nous prendrons connaissance aux Etats-Unis de l’indice des prix à la production et à la consommation, de l’indice de confiance de l’Université du Michigan et des publications trimestrielles de Oracle et Adobe. De son côté, Apple tient sa conférence de rentrée sur ses produits…

Michel Douin

Cette page a été publiée le 09/09/2024