Les indices larges européens affichent des performances hebdomadaires légèrement négatives avec un Stoxx 600 en repli de 0,72%. Les secteurs dans le rouge concernent l’immobilier, l’automobile et les services aux collectivités alors que ceux de la santé, du tourisme et de l’énergie tirent leur épingle du jeu, ce dernier profitant de la stabilisation des cours du pétrole avec un brent qui cote autour de 85 dollars le baril.
La nervosité était en revanche plus palpable en France à la veille du premier tour des élections législatives anticipées. L’indice CAC 40 abandonne en effet 1,96% avec une reprise plus marquée des flux vendeurs après l’accalmie de la semaine précédente, notamment sur Airbus et Eurofins Scientific, le premier suite à l’annonce d’une réduction des livraisons d’appareils pour l’année en cours liée à des retards dans la chaîne d'approvisionnement et le second faisant l’objet d’accusations de malversations de la part du fonds activiste Muddy Waters. Par ailleurs, l’écart de taux entre le 10 ans français et le 10 allemand s’est creusé, se situant désormais à 86 points de base, consécutif à l’instabilité politique en France.
Aux Etats-Unis, malgré le léger coup de frein sur les valeurs de semiconducteurs, Nvidia en tête, la marche en avant des indices se poursuit grâce cette fois-ci à la macroéconomie. Le ralentissement de l’inflation se confirme au mois de mai avec un taux qui ressort en ligne avec les attentes à +2,6% en rythme annualisé contre +2,7% en avril. Dans le même temps, la croissance du PIB au premier trimestre 2024 a été révisée légèrement en hausse à +1,4%. Ces données semblent valider le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine cher aux investisseurs mais les anticipations sur le calendrier de baisse des taux d’intérêt demeurent incertaines, d’autant plus après le premier débat présidentiel qui donne un avantage certain à Donald Trump dont le programme est jugé comme très inflationniste.
Enfin, le résultat du premier tour des élections législatives françaises dimanche dernier a été largement conforme aux prévisions puisque le Rassemblement National et ses alliés ont obtenu 33,3% des voix, le "Nouveau Front populaire" de gauche 28,3% et la majorité présidentielle 21,3%. Comme la semaine passée, les marchés surveilleront les sondages avant le deuxième tour du 7 juillet prochain avec deux tendances qui se dégagent à ce stade : 1/ celui d’un parlement fragmenté, sans majorité absolue, et 2/ celui du Rassemblement National parvenant à une majorité absolue.
Nous surveillerons également les chiffres du rapport mensuel sur l’emploi et les indicateurs ISM aux Etats-Unis et en zone euro seront communiqués le rapport flash sur l’inflation au mois de juin ainsi que les indices PMI.
Michel Douin