Cette semaine de l’entre-deux tours tant redoutée par les investisseurs s’est finalement bien déroulée et l’ensemble des places boursières clôturent en territoire positif. En Europe, le Stoxx 600 affiche un gain hebdomadaire de 1,01% et le CAC 40 un rebond de 2,52% dans le sillage des sondages dont la révision à la baisse du nombre de sièges escomptés pour le Rassemblement national a ouvert la perspective d’un parlement sans majorité excluant de fait la montée au pouvoir des extrêmes. Par ailleurs, la victoire du parti travailliste au Royaume-Uni a été saluée, ce dernier défendant un programme plus centriste. Aux Etats-Unis, le S&P500 et le Nasdaq, peu concernés par l’instabilité politique française, signent de nouveaux records, portés par le secteur technologique et les espoirs de baisse des taux de la Réserve fédérale. En effet, les dernières données économiques dont le rapport mensuel sur l’emploi mitigé du mois de juin publié vendredi dernier, convergent vers un ralentissement modéré de l’activité et une normalisation de l’inflation, propices à un futur assouplissement monétaire. Les marchés à terme évaluent désormais à environ 72% la probabilité d'une baisse d’un quart de point dès la réunion de septembre, contre 58% il y a une semaine.
Au lendemain du vote du second tour des législatives, le scénario d’un gouvernement « technique » comme en Italie ou d’un premier ministre issu des rangs du Nouveau Front Populaire, sans être étiqueté de La France Insoumise, pourrait se dessiner ouvrant la voie à un certain pragmatisme financier qui pourrait « rassurer » les marchés d’où leur relative complaisance à ce stade. Le taux souverain français à 10 ans se situe à 3,16%, soit à peine supérieur à son niveau précédant l’annonce de la dissolution et l’écart de taux avec le Bund allemand est désormais de 63 points de base contre 85 au pic du « stress » le 14 juin dernier. Pour autant, le contexte actuel nous incite à rester assez prudents et de nouveaux points bas pourraient se produire du fait des déceptions, qu’elles soient politiques en France et aux Etats-Unis ou liées à l’évolution de l’inflation.
Cette semaine, l'attention se focalisera sur la situation politique française et la formation éventuelle d’un gouvernement. Nous surveillerons également aux Etats-Unis les chiffres sur l’inflation CPI ainsi que les premières publications de résultats trimestriels dans le secteur bancaire avec notamment JP Morgan Chase, Citigroup et Wells Fargo….
Michel Douin