La saison des résultats trimestriels touche à sa fin, et comme généralement lors des derniers exercices, a servi de catalyseur aux marchés actions. La très bonne publication de Nvidia mercredi dernier, le spécialiste des puces et star de l’intelligence artificielle, a fortement contribué au maintien des indices américains sur leurs plus hauts niveaux annuels, à l’exception du Dow Jones, alors que s’éloigne de plus en plus la perspective d’une baisse des taux aux Etats-Unis. En effet, les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine ont révélé une attitude prudente de la plupart de ses membres en raison d’une désinflation jugée trop lente en lien avec une économie américaine qui montre peu de signes de faiblesse, à l’image cette semaine des indicateurs PMI avancés du mois de mai et des commandes de biens durables pour le mois d’avril ressortis en hausse et sensiblement supérieurs aux attentes. Certains membres envisagent même un resserrement des conditions si l’inflation persistait. Désormais, les investisseurs ne prévoient plus qu'une seule baisse des taux aux Etats-Unis en 2024, et ce après l’été, loin des six baisses projetées en début d’année. Or, ce sont ces anticipations qui ont constitué le principal moteur de la performance des places boursières occidentales observée depuis le début de l’année. De son côté, la BCE, par la voix de Christine Lagarde, devrait selon toute vraisemblance assouplir sa politique monétaire le mois prochain après constatation d’une maitrise de la hausse des prix en zone euro malgré une légère accélération de la croissance des salaires. Cela n’a pas suffi à doper les marchés européens qui, au contraire, ont fait l’objet de quelques prises de bénéfices, affectés par la fermeté de la Réserve fédérale américaine et peu sensibles aux résultats de Nvidia, le compartiment technologique étant peu représenté au sein des indices européens. Le Stoxx 600 affiche ainsi un repli hebdomadaire de 0,45% et le CAC 40 de 0,89%, pénalisé en outre par son exposition aux valeurs du luxe. A noter enfin un momentum plus défavorable pour le secteur automobile européen et américain ces dernières séances, en proie à une guerre commerciale avec la Chine, qui entend augmenter de 25% les droits de douane sur les grosses cylindrées à essence.
Cette semaine, l'attention se focalisera sur l’inflation PCE au mois d’avril et sur la deuxième publication du PIB américain du premier trimestre. Nous surveillerons également les chiffres d’inflation en zone euro ainsi que les indices PMI chinois…
Michel Douin