L’horizon s’obscurcit…

Les prises de bénéfices ont été lourdes la semaine dernière et la tendance baissière risque de se poursuivre en l’absence de catalyseurs identifiés. En effet, les publications de résultats des entreprises dans leur ensemble et les données macroéconomiques américaines récentes pointent vers un ralentissement de l’activité plus fort qu’attendu qui invaliderait le scénario central d’un atterrissage en douceur joué jusqu’ici. Dans le détail, le rapport sur l’emploi américain du mois de juillet fait état de 114 000 emplois non-agricoles créés alors que le consensus tablait sur 175 000 créations et l'activité industrielle demeure en contraction puisque l'indice ISM manufacturier est ressorti à 46,8 points, loin des 48,8 attendus. La situation européenne apparait moins instable avec une croissance qui résiste toujours malgré les difficultés de l’économie allemande, une inflation qui se normalise et un cycle de baisse des taux déjà enclenché, alors qu’une intervention de la Réserve fédérale américaine n’est prévue que pour septembre. Comme lors des phases précédentes, l’inertie de l’économie réelle déjoue l’impatience des marchés financiers et l’anticipation d’un prochain assouplissement monétaire aux Etats-Unis ne garantit pas qu’on échappera à une phase de récession. A ce stade, le ralentissement est bien en cours et il va sans doute encore s’accentuer avant que l’horizon ne s’éclaircisse en raison notamment d’un environnement géopolitique des plus incertains que ce soit en Ukraine ou au Proche-Orient. Dans ce contexte dégradé, les places boursières affichent des replis hebdomadaires significatifs : le S&P 500 -1,84%, le Nasdaq -2,43%, le Stoxx600 -2,92% et le CAC 40 -3,54%. Sur le front des valeurs, à noter le rachat par BNP Paribas d’AXA IM pour 5,4 milliards d’euros en cash et les difficultés du secteur technologique depuis plusieurs semaines à l’instar d’Intel qui a chuté de 33% dans le sillage de sa publication trimestrielle.

Cette semaine, nous prendrons connaissance aux Etats-Unis de l’ISM services de juillet et des demandes hebdomadaires au chômage. En zone euro, seront communiquées les données finales des PMI des services de juillet, les ventes au détail ainsi que les commandes industrielles allemandes de juin et en Chine seront dévoilés les chiffres d’inflation…

Michel Douin

Cette page a été publiée le 05/08/2024