Les marchés actions se montrent très résilients, affichant des performances trimestrielles à deux chiffres et ce dans un environnement géopolitique, économique et financier peu favorable sur le papier. En effet, la Russie a décidé de stationner des armes nucléaires tactiques chez son voisin biélorusse et la menace chinoise sur Taiwan se précise alors que Pékin cherche à démanteler le réseau d’alliances américaines dans la région. Par ailleurs, les Banques centrales ne baissent pas la garde contre le risque inflationniste et aussi bien la Réserve fédérale américaine que la BCE préparent la communauté financière à une nouvelle hausse des taux lors de leur prochaine réunion monétaire. De plus, les valorisations des actions sont globalement élevées et les perspectives bénéficiaires plutôt orientées à la baisse afin d’acter le ralentissement économique qui se profile notamment aux Etats-Unis. De fait, le léger ralentissement de l’inflation des deux côtés de l’Atlantique et l’apaisement des inquiétudes sur le secteur bancaire suite au sauvetage du Crédit Suisse par UBS et au rachat de la Silicon Valley Bank par First Citizens la semaine dernière entretiennent l’espoir d’une fin prochaine des resserrements monétaires malgré la fermeté des Banquiers centraux. C’est cette perspective ou ce pari des investisseurs qui alimente à ce stade les flux acheteurs. Dans le détail, le Stoxx 600 et le CAC 40 affichent un gain hebdomadaire de plus de 4% et le S&P 500 de 3,5%, soutenus par le retour en grâce des valeurs technologiques mais aussi par les secteurs plus cycliques et value comme les Banques ou les Voyages et Loisirs.
Cette semaine, nous surveillerons avec attention le rapport sur l’emploi américain du mois de mars et l’indice ISM du secteur manufacturier. En zone euro seront communiqués les estimations finales des indices PMI du secteur manufacturier et des services ainsi que les chiffres de la production industrielle…
Michel Douin