Les investisseurs savourent le reflux de l’inflation et la position plus accommodante de la Réserve fédérale américaine qui a ouvert la voie à plusieurs baisses
des taux directeurs en 2024, précisant par la voix de son Président Jerome Powell que cela était nécessaire afin d’éviter une récession de trop forte ampleur.
L’inflation n’est donc plus le sujet de préoccupation outre-Atlantique. Il l’est toujours en Europe, du moins dans les propos de Christine Lagarde, qui s’inquiète des pressions salariales, justifiant selon elle le statu-quo sur les taux pour une durée prolongée. Aucune annonce d’éventuelles baisses de taux l’année prochaine du côté de la BCE mais la communauté financière croit fermement, à tort ou à raison, à une intervention de l’institution monétaire au cours des prochains mois en raison de signes de faiblesse plus prononcés de l’économie européenne, à l’instar des indicateurs PMI récemment publiés. Sans surprise, le rendement des taux souverains s’inscrit en repli en anticipation de la baisse des taux directeurs et de l’inflation, le 10 ans américain cotant désormais 3,90% et le bund allemand autour de 2%, loin des niveaux qui prévalaient au mois d’octobre. Par ailleurs, la Chine a indiqué vouloir user de l’arme monétaire et budgétaire afin de soutenir le redressement de l’activité en 2024 et éviter une crise immobilière plus profonde. Dans ce contexte, les marchés actions poursuivent leur ascension et atteignent de nouveaux records en clôture pour certains indices. Plusieurs secteurs, dont l’immobilier et les matériaux de construction, profitent de la détente sur les taux. Le segment des petites et moyennes valeurs, très sous-performant depuis 18 mois, retrouve également certaines faveurs même si les conditions de financement demeurent élevées. A l’inverse, le secteur de l’énergie pâtit de la faiblesse des cours du pétrole avec un brent qui se situe à 76 dollars le baril en lien avec une production plus importante que prévu aux Etats-Unis. Plus globalement, s’agissant des marchés actions européens, le momentum actuel ou rally, accéléré par les banques centrales, n’est porté que par l’appréciation des valorisations et non par la conjoncture ou les prévisions de bénéfices en tendance baissière, nous incitant ainsi à une relative prudence au cours des prochaines semaines. Pour celle qui débute aujourd’hui, nous prendrons connaissance aux Etats-Unis des données sur le revenu et la consommation au mois de novembre ainsi que de l’inflation PCE et en zone euro de l’indice Ifo allemand…
Michel Douin