Mercredi dernier, la publication des résultats trimestriels de Nvidia a servi de point de mire, cristallisant les craintes des investisseurs face aux risques de surinvestissement dans l'intelligence artificielle et à la difficulté de rentabiliser ces dépenses. Malgré cette défiance ambiante, l'annonce a été record et largement au-dessus des attentes. Le PDG, Jensen Huang, a d'ailleurs profité de cette occasion pour balayer les inquiétudes de bulle ou de valorisation excessive. Si l'accueil a été initialement positif, permettant aux marchés de rebondir, le brusque retournement boursier dès jeudi après-midi a prouvé que ces résultats, même exceptionnels, n'avaient pas suffi à écarter les doutes profonds des investisseurs concernant la soutenabilité de la hausse du secteur de l'IA. Parallèlement, la question de la politique monétaire de la Fed a dominé la semaine, engendrant une forte volatilité des anticipations de baisse des taux pour la réunion de décembre. En début de semaine, les prévisions de détente ont continué de diminuer, une tendance amplifiée par le rapport sur l'emploi publié jeudi après-midi, qui témoignait d'un marché du travail encore relativement solide. Les créations d’emplois se sont accélérées en septembre (+119 000, contre +55 000 attendus), bien que le taux de chômage ait légèrement progressé à 4,44 % en raison d'une hausse du taux de participation. Toutefois, les anticipations se sont à nouveau inversées vendredi. Les marchés ont accordé plus de poids à la probabilité que la Fed se montre accommodante à la suite des propos de John C. Williams, président de la Fed de New York, qui a évoqué la possibilité d'une baisse des taux dès décembre. Cette série d'interventions contradictoires des membres du FOMC souligne les distorsions internes au sein de l'institution concernant la ligne de conduite à adopter. Face à ces incertitudes, les marchés ont connu une nouvelle semaine difficile, terminant en baisse (-1,95 % pour le S&P 500 et -2,21 % pour le STOXX Europe 600). Sur le plan géopolitique, de nouvelles lueurs d'espoir sont apparues. V. Zelensky s'est dit prêt à travailler sur le plan de paix proposé par les États-Unis et la Russie, ravivant les perspectives de cessez-le-feu. Une nouvelle version, apparemment moins défavorable à l'Ukraine, aurait été proposée. Le secrétaire d'État américain Marco Rubio s'est montré « très optimiste » quant à la possibilité de conclure « très vite » un accord sur l'Ukraine après des pourparlers à Genève.