Le rebond du mois de mai s’est globalement poursuivi au mois de juin sur les marchés financiers internationaux. Mais les résultats des élections européennes, suivis par la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale en France, ont jeté un froid sur les marchés financiers de la zone euro. A l’issue du scrutin français, il s’avère que l’incertitude va se prolonger et cela devrait peser sur les perspectives des actions et des taux français, au-delà d’une phase de soulagement. En revanche, l’absence d’arrivée au pouvoir du Rassemblement National ou de LFI pourrait permettre aux autres marchés de la zone euro de s’affranchir du risque français. Le contexte international a également évolué. Les signes de ralentissement de l’activité se généralisent mais la baisse de l’inflation a heureusement repris. L’espoir de futures baisses de taux entretient l’optimisme des investisseurs internationaux, en particulier aux Etats-Unis où les indices enregistrent record après record, ce qui n’est pas sans risque. Le contexte actuel nous pousse donc à rester assez prudents et attentistes car de nouveaux points bas pourraient se produire en cas de déception. Une correction des Bourses nous parait toujours une hypothèse probable. Mais l’assouplissement des politiques monétaires en fin d’année devrait leur permettre de rebondir pour retrouver les niveaux actuels. Nous préférons attendre une amélioration de la visibilité ou de meilleures opportunités pour renforcer le poids des actions dans les portefeuilles même si la baisse des indices européens les a déjà rapprochés des niveaux que nous pouvions escompter à l’été. Nous maintenons une légère sous-pondération en actions. Il en est de même pour les emprunts d’Etats dont les taux peuvent encore fluctuer sensiblement en fonction des budgets qui seront votés ultérieurement. Le rendement des Sicav monétaires offre toujours un refuge protecteur dans l’intervalle.
Le rebond du mois de mai s’est globalement poursuivi au mois de juin sur les marchés financiers internationaux. Mais les résultats des élections européennes, suivis par la dissolution inattendue de l’Assemblée nationale en France, ont jeté un froid sur les marchés financiers de la zone euro. Les résultats du premier tour avaient d’abord fait craindre l’avènement d’une majorité absolue du Rassemblement National. Entre les deux tours, cette probabilité s’est atténuée au profit d’un scénario d’absence de majorité qui a rassuré les investisseurs. C’est finalement une majorité relative du Nouveau Front Populaire qui est ressortie des urnes au deuxième tour.
L’incertitude va donc persister. Quel premier ministre pour quel gouvernement et quelle majorité ? Le nouveau Front Populaire, par la voix du Président de LFI, semble exiger la nomination d’un premier ministre issu de cette alliance. Le Président Macron avait refusé de diriger le pays avec La France Insoumise ou avec le Rassemblement National. Tiendra-t-il ses promesses et réussira-t-il à former une coalition très large allant de la Gauche modérée à la Droite ? En sera-t-il réduit à gouverner le pays avec un gouvernement technique comme cela avait été évoqué ? Toutes ces questions devraient avoir une réponse dans les prochains jours. Dans tous les cas, la situation politique française restera fragile car tout gouvernement restera confronté au risque de censure par les oppositions.
Dans ce contexte, le retour à une certaine orthodoxie budgétaire pour répondre à la procédure de déficit excessifs lancée par Bruxelles sera sans doute compliqué. Associé à l’incertitude ambiante, cela devrait peser sur les perspectives des actions et des taux français, au-delà d’une phase de soulagement. En revanche, l’absence d’arrivée au pouvoir du Rassemblement National ou de LFI pourrait permettre aux autres marchés de la zone euro de s’affranchir du risque français, d’autant que la coalition qui œuvre au sein des instances européennes a été reconduite.
Le contexte international a également évolué. Les signes de ralentissement de l’activité se manifestent à nouveau aux Etats-Unis, en Europe et au Japon. Ils sont pour l’instant trop faibles pour assombrir les perspectives d’autant qu’en parallèle, la baisse de l’inflation a repris dans ces pays (sauf au Japon). Comme par le passé, les investisseurs en déduisent que les Banques Centrales pourront assouplir rapidement leurs politiques monétaires pour redresser la conjoncture. Pourtant, ni la BCE, qui a initié une première baisse des taux, ni la FED qui n’en prévoit plus qu’une en fin d’année, n’ont modifié leurs commentaires. Tout en reconnaissant cette amélioration de l’inflation, elles se refusent à précipiter le mouvement de baisse des taux.
Qu’importe, les investisseurs voient le verre à moitié plein et leur optimiste a permis aux indices américains d’enchainer de nouveaux sommets, toujours sous l’influence des grandes valeurs technologiques et du thème de l’Intelligence artificielle. Les indices européens ont été moins favorisés comme nous l’avons déjà vu mais les tendances en cours aux Etats-Unis se sont en partie retrouvées en Europe. Outre les valeurs technologiques, les investisseurs se sont plutôt portés sur des valeurs européennes plus défensives comme la Santé ou les Télécommunications. Du côté des taux d’intérêt, l’apaisement de l’inflation pourrait permettre une légère détente sur les marchés obligataires, comme c’est déjà le cas aux Etats-Unis, puis en zone euro si les tensions politiques s’apaisent en France.
Du fait de ces mouvements, les valeurs américaines se sont plutôt renchéries malgré un relèvement des anticipations de résultats. A la différence des indices européens, elles n’ont pas connu de consolidation significative. Le fait notable y est l’évolution de la situation politique où les défaillances physiques de Joe Biden augmentent les chances de victoire de Donald Trump même face à un éventuel autre candidat démocrate si le Président actuel se retirait de la course. Les marchés américains ne s’en émeuvent guère.
Pour apporter un peu de réconfort à nos lecteurs, nous signalerons deux points plus positifs. La démocratie anglaise se porte mieux que la nôtre et l’alternance s’y est faite sans heurts et sans radicalisation des programmes économiques. Un rapprochement du Royaume-Uni avec l’Europe sera apprécié. Enfin, en Iran, la victoire du candidat modéré et favorable à une ouverture vers l’Occident doit être applaudie même si ses pouvoirs sont limités face aux instances conservatrices et radicales. Cela contraste effectivement avec le maintien des tensions entre l’Occident et la Chine ou la Russie.
Le contexte actuel nous pousse donc à rester assez prudents et attentistes. En effet, de nouveaux points bas pourraient se produire du fait des déceptions, qu’elles soient politiques en France et aux Etats-Unis ou liées à l’évolution de l’inflation. Nous préférons attendre une amélioration de la visibilité ou de meilleures opportunités pour renforcer le poids des actions dans les portefeuilles même si la baisse des indices européens les a déjà rapprochés des niveaux que nous pouvions escompter à l’été. Nous maintenons une légère sous-pondération en actions. Il en est de même pour les emprunts d’Etats dont les taux peuvent encore fluctuer sensiblement en fonction des budgets qui seront votés ultérieurement. Le rendement des Sicav monétaires offre toujours un refuge protecteur dans l’intervalle.
Face aux incertitudes ambiantes, il faut souligner que la diversification des portefeuilles a permis à ceux-ci de bien résister grâce aux très bonnes performances des actions américaines ou des valeurs moins sensibles à l’activité domestique française. Cette diversification est essentielle pour gérer le couple rendement/risque.
Nous avons relevé de 2% nos prévisions sur les indices actions S&P500 et Nikkei pour décembre 2024 et abaissé celles du CAC40 (de 5%) et de l’Eurostoxx50 ( de 2%). Une correction des Bourses nous parait toujours une hypothèse très probable. Mais l’assouplissement des politiques monétaires en fin d’année devrait leur permettre de rebondir pour retrouver les niveaux actuels. De ce fait, le potentiel des indices à cette échéance est nul ou légèrement négatif. Une amélioration des perspectives économiques et des conditions financières en 2025 nous conduit à être plus optimistes à 12 mois avec un potentiel de hausse de 2/3% pour les actions américaines et 7/8% pour les actions européennes.
Nous maintenons une opinion Neutre à court et moyen terme sur les actions. Nous laissons notre recommandation à court terme sur les actions américaines et européennes à Neutre. Nous gardons notre surpondération américaine à moyen terme. Nous conservons notre opinion Neutre à court et moyen terme sur les produits obligataires avec une préférence pour le Crédit européen à moyen terme et les produits monétaires à court terme. L’amélioration des perspectives sur les marchés de taux nous rend néanmoins un peu plus positifs globalement.
Compte tenu du contexte politique, nous avions décidé de reporter notre comité d’allocation d’actifs afin de mieux évaluer la situation après le second tour des élections législatives. Pour l’instant, nous ne modifions aucune position dans l’attente des prochains évènements.