Les indices boursiers mondiaux ont fini le mois en légère hausse tout en affichant des divergences marquées. Après un début assez terne, dominé par les craintes de ralentissement économique aux Etats-Unis et des statistiques d’activité assez moroses en Europe et en Chine, la baisse des taux de la FED de 0.5% suivie de celle de la BCE de 0.25% ont redonné le moral aux investisseurs. Ensuite, l’annonce d’un plan de relance très conséquent en Chine a dopé toutes les classes d’actifs sensibles à l’activité de ce pays. Les risques économiques semblent s’être atténués aux Etats-Unis et en Chine mais ils persistent en Europe où il est trop tôt pour juger si la croissance sera stimulée par la relance chinoise. Pour nous, les risques de déception sur l’activité ou sur les politiques monétaires n’ont pas totalement disparu. De plus, une nouvelle incertitude géopolitique majeure est apparue au Moyen-Orient après l’attaque iranienne sur Israël. Pour les différentes classes d’actifs, l’environnement global est devenu plus mitigé. L’augmentation des risques devrait continuer à favoriser les marchés obligataires. Quant aux marchés actions, l’incertitude géopolitique et politique (Etats-Unis, France) devrait au mieux limiter leurs progressions. Le contexte actuel nous pousse donc à rester toujours prudents et attentistes. De nouveaux points bas et de la volatilité peuvent apparaitre à tout moment. Nous préférons attendre une amélioration de la visibilité ou de meilleures opportunités pour renforcer le poids des actions dans les portefeuilles. Nous maintenons une légère sous-pondération en actions. Une correction des Bourses nous parait toujours probable mais la poursuite des assouplissements monétaires en fin d’année devrait leur permettre de rebondir pour retrouver les niveaux actuels et les dépasser au cours des mois suivants si la situation géopolitique ne s’est pas aggravée.
Les indices boursiers mondiaux ont fini le mois en légère hausse tout en affichant des divergences marquées. Après un début assez terne, dominé par les craintes de ralentissement économique aux Etats-Unis et des statistiques d’activité assez moroses en Europe et en Chine, la baisse des taux de la FED de 0.5% suivie de celle de la BCE de 0.25% ont redonné le moral aux investisseurs. Par la suite, l’annonce d’un plan de relance très conséquent en Chine a dopé les indices chinois et toutes les classes d’actifs sensibles à l’activité de ce pays, comme les actions des entreprises exportatrices européennes ou les matières premières industrielles.
Aux Etats-Unis, la décision forte de la FED a confirmé sa position proactive, visant à contrer la dégradation du marché du travail alors que la baisse de l’inflation lui a donné des marges de manœuvre. Ceci a renforcé la probabilité de réussite d’un atterrissage en douceur de l’activité. Les anticipations de prochaines baisses des taux se sont aussi accentuées, avec 0.5% supplémentaires en 2024 et 1% en 2025, tout en étant très proches de celles de la FED ce qui est plutôt rassurant. Cependant, les derniers chiffres du marché de l’emploi ont montré une rechute du taux de chômage et un rebond significatif des créations d’emplois en septembre (+254000), contrastant avec la moyenne des trois mois précédents (140000). Ces bons chiffres atténuent l’impression de faiblesse de l’économie américaine donnée par la consommation des ménages ou la production industrielle. Ce meilleur climat pourrait peut-être inciter la Banque centrale à temporiser sa prochaine décision et à ne baisser ses taux qu’en décembre, ce qui pourrait engendrer un petit risque de déception des marchés.
La situation en zone euro est totalement différente. Les perspectives économiques ont continué à se dégrader, avec une rechute en France (après la parenthèse olympique) , en Allemagne ou encore en Italie. Malgré un recul important de l’inflation (à 1.8% et 2.7% hors alimentation et énergie) se rapprochant des cibles de la BCE, celle dernière semble timorée et n’a pas donné de signal clair quant à la poursuite de son assouplissement monétaire. Pourtant, nos économies continuent à patiner et le risque d’un rebond de l’inflation semble assez faible.
Enfin, les Autorités chinoises ont pris la mesure de la morosité de l’activité et des menaces qu’elle faisait peser sur la stabilité du pays. Aux grands maux, les grands remèdes et le plan de relance annoncé est massif et multiforme : monétaire (avec une baisse des taux), financier avec une recapitalisation bancaire, des prêts et des conditions assouplies pour soutenir l’immobilier et enfin budgétaire avec des aides aux ménages les plus pauvres. Pour compléter, différentes mesures de soutien aux marchés actions ont été mises en place. Toutes ces mesures pourraient aider la Chine à atteindre son objectif de 5% de croissance pour cette année et l’année prochaine et le violent sursaut des bourses chinoises (près de 20%) l’a sans doute déjà intégré.
L’actualité politique n’a pas apporté d’éclairage particulier significatif. La poursuite de la campagne électorale américaine ne permet toujours pas de pronostiquer qui sera le prochain Président. La candidate démocrate semble adoucir un peu son discours vis-à-vis des entreprises. Du côté de la guerre commerciale avec la Chine, les promesses de hausses des taxes d’importation de Donal Trump sont en partie déjà mises en œuvre par Joe Biden dont l’Administration essaie de faire respecter l’embargo sur les technologies sensibles par ses partenaires (en particulier aux Pays-Bas et au Japon). Autre fait important, en Europe, la réduction des déficits publics proposée au Royaume-Uni, en Allemagne ou en France ne manquerait d’assombrir davantage les perspectives de croissance surtout si elle est assortie d’une hausse de la fiscalité comme en France.
En conclusion, les risques économiques semblent s’être atténués aux Etats-Unis et en Chine, mais ils persistent en Europe où il est trop tôt pour juger si la croissance sera stimulée par la relance chinoise (et en cas de succès de celle-ci). Encore une fois, les investisseurs n’ont pas attendu et ont tranché cette question de manière positive. Or, pour nous, les risques de déception sur l’activité ou sur les politiques monétaires n’ont pas totalement disparu.
De plus, une nouvelle incertitude géopolitique majeure est apparue au Moyen-Orient. L’intensification des combats à Gaza et au Liban a entrainé une attaque iranienne sur Israël, sans dégâts importants heureusement mais que le Premier ministre israélien s’est promis de venger. Ses intentions sont difficiles à cerner. Outre l’élimination complète du Hamas et du Hezbollah, un élargissement du conflit avec l’Iran donnerait à Israël l’opportunité d’essayer de détruire les capacités nucléaires de l’Iran. Si l’examen des forces en présence joue en faveur d’Israël soutenu par les Etats-Unis, un tel conflit risquerait d’embraser toute la zone. Sans aller jusque-là, la crainte principale à court terme est la destruction d’installations pétrolières iraniennes ou un blocage du détroit d’Ormuz, principale voie de sortie de 15 à 20% de la production mondiale d’hydrocarbures. Une hausse du baril de pétrole à 100 ou 150 $ entraînerait des conséquences immédiates sur les marchés financiers !
En effet, les valorisations des actions se sont redressées en Europe et encore plus aux Etats-Unis où elles demeurent élevées. De plus, la révision à la baisse des estimations de résultats s’est poursuivie en Europe comme aux Etats-Unis pour 2024 et 2025. Pourtant, le taux de croissance attendu en 2025 est encore d’environ 9% en Europe et 15% aux Etats-Unis, ce qui reste très élevé par rapport aux perspectives de la conjoncture. Par ailleurs, le secteur technologique américain, qui a été le moteur principal de la hausse des indices et des résultats semble être moins bien orienté depuis quelques mois.
Pour les différentes classes d’actifs, l’environnement global est devenu plus mitigé. L’augmentation des risques devrait continuer à favoriser les marchés obligataires. Quant aux marchés actions, l’incertitude géopolitique et politique (Etats-Unis, France) devrait au mieux limiter leurs progressions. En l’absence de réaction immédiate d’Israël, les indices actions américains ou chinois nous semblent mieux placés pour continuer leur avance.
Le contexte actuel nous pousse donc à rester toujours prudents et attentistes. En effet, de nouveaux points bas et de la volatilité peuvent apparaitre à tout moment. Nous préférons attendre une amélioration de la visibilité ou de meilleures opportunités pour renforcer le poids des actions dans les portefeuilles. Nous maintenons une légère sous-pondération en actions.
Nous avons maintenu nos prévisions sur les indices pour décembre 2024 et juin 2025. Une correction des Bourses nous parait toujours probable mais la poursuite des assouplissements monétaires en fin d’année devrait leur permettre de rebondir pour retrouver les niveaux actuels et les dépasser au cours des mois suivants si la situation géopolitique ne s’est pas aggravée. De ce fait, le potentiel des indices à l’échéance de décembre est nul ou légèrement négatif. L’amélioration des perspectives économiques et des conditions financières en 2025 nous permet être plus optimistes à juin 2025 avec un potentiel de hausse de 4% pour les actions américaines et 8% pour les actions européennes.
Nous maintenons une opinion Neutre sur les actions à court et moyen terme. Nous gardons notre surpondération américaine à moyen terme.
Nous conservons une vue positive sur les produits de taux à court terme et neutre à moyen terme sans changer nos notes. Nous continuons à Surpondérer à court terme les obligations européennes privées et émergentes. .
Lors de notre dernier comité d’allocation d’actifs fin septembre, qui s’est tenu avant l’attaque iranienne, nous avons augmenté l’exposition en actions dans toutes les zones géographiques tout en restant sous-pondérés. Nous avons augmenté le poids des produits de taux et réduit celui des sicav monétaires.