La semaine a été marquée par une réunion cruciale de la Fed, alors même qu’une partie des statistiques économiques n’a toujours pas été publiée en raison du shutdown terminé il y a un peu plus d'un mois. Si la baisse de 25 points de base des taux était largement anticipée, le ton de Jerome Powell s’est révélé moins restrictif que ce qui aurait pu être craint. Surtout, la Fed a annoncé la relance de ses achats d’actifs, avec au moins 40 milliards de dollars par mois sur des bons du Trésor de courte maturité jusqu’en mai, afin de prévenir d’éventuels problèmes de liquidité. Les prévisions macroéconomiques ont été revues dans un sens plus favorable avec une croissance attendue à 2,3 % en 2026 contre 1,8 % auparavant, une inflation légèrement plus basse et un chômage stable autour de 4,4 %, ce qui dessine un scénario proche du « goldilocks » pour les marchés. Malgré tout, des dissensions sont apparues entre les membres de la Fed. Sur les marchés actions, la réaction est restée contrastée. Cette annonce a rapidement été effacée par les publications des entreprises de l’IA, à commencer par Oracle qui a publié des résultats légèrement en deçà des attentes mais a surtout prévu une explosion de ses dépenses d’investissement alors que le free cash-flow est déjà négatif. Le groupe affiche un important carnet de commandes, mais celles-ci apparaissent fragiles, et surtout il tarde à récolter les fruits des investissements passés. Plus inquiétant, il a annoncé le décalage de la mise en service de deux datacenters en raison d’une pénurie de main-d’œuvre et de matériel. Ce report met en lumière un risque structurel sur la capacité du secteur à déployer à temps les infrastructures nécessaires, au moment même où la thématique des centres de données est au cœur des anticipations de croissance. Broadcom a, de son côté, publié des résultats excellents, cependant, le groupe prévient que sa rentabilité pourrait s’éroder dans les prochains mois, ce qui, combiné aux tensions sur les capacités de production de datacenters, aux incertitudes autour de la demande et à une remontée récente des taux longs, nourrit une certaine prudence sur le secteur. Ces annonces ont pesé sur les indices américains qui avaient pourtant bien commencé la semaine. Le S&P 500 finit en baisse de -0,63 %. En Europe, la possibilité évoquée par M. Zelensky d’organiser un référendum sur certains territoires ukrainiens augmente la probabilité d’un compromis avec la Russie, ce qui a soutenu la progression des marchés actions dans la région. De son côté, le chancelier Merz s’est montré « relativement optimiste » quant au déroulement des discussions en cours. Le STOXX Europe 600 s’en sort donc mieux avec une baisse de seulement -0,09 %.