Le rallye de fin d’année a bien eu lieu mais de manière plus précoce ayant débuté le 5 novembre dernier lors de la nette victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine et prenant fin le 18 décembre lors du discours de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine qui a refroidi les marchés quant au rythme de baisse des taux en 2025, probablement plus lent qu’anticipé, en raison de la résilience de l'économie et du risque inflationniste non totalement maîtrisé. Depuis, en l’absence de catalyseurs et dans un contexte de rebond des rendements souverains et du dollar qui cote 1,03 pour un euro, les principaux indices tentent plus ou moins de se stabiliser dans l’attente de l’investiture de Donald Trump le 20 janvier. En effet, le 10 ans américain a franchi les 4,6% et le spread Bund-OAT est proche des 90 points de base, signe que la prime d’incertitude politique en France n’est pas levée malgré la constitution d’un nouveau gouvernement. Les investisseurs ont également pris connaissance du PMI manufacturier de décembre qui demeure nettement en zone de contraction en Europe à 45,1 points alors qu’il est juste sous le seuil des 50 points aux Etats-Unis mais en nette hausse par rapport au mois précédent, renforçant les craintes d’une seule baisse des taux cette année aux Etats-Unis alors que la BCE pourrait à l’inverse les réduire au moins à trois reprises, Christine Lagarde réaffirmant que l’objectif d’un retour de d'inflation à 2% en 2025 est atteignable. Nous serons davantage éclairés les 29 et 30 janvier prochains puisque se tiendront les réunions de politique monétaire des deux institutions. Par ailleurs, les prix du pétrole ont légèrement augmenté à 77 dollars le baril de brent, impactés par la vague de froid aux Etats-Unis et la fin des livraisons de gaz russe vers l'Europe via l'Ukraine alors que les prix de l’or clôturent l’année autour des 2 630 dollars l’once, soit un bond annuel de 27%. En termes de bilan, l’année 2024 a consacré l’essor des cryptomonnaies et de l’intelligence artificielle. Le secteur technologique en est le principal contributeur et bénéficiaire, plus précisément les grosses capitalisations américaines et certaines européennes comme SAP. Dans le détail, le S&P500 affiche un gain annuel de 24%, le Nasdaq de 31%, le Dow Jones de 13%, le Stoxx 600 de 5,5%, l’Eurostoxx 50 de 8,5%, le Dax de 19% alors que le CAC 40 abandonne 3%, plombé par la forte sous-performance du secteur du luxe et des flux sortants au deuxième semestre liés à l’instabilité politique dans le pays.
Cette semaine nous surveillerons aux Etats-Unis le rapport mensuel sur l’emploi, l’ISM des services, l’indice de confiance de l’Université du Michigan ainsi que les Minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale…