L’euphorie sur les marchés actions post-élection de Donald Trump est légèrement retombée au cours d’une semaine marquée par la prise de contrôle par les Républicains de la Chambre des Représentants leur conférant ainsi tous les pouvoirs, de l’exécutif au législatif. Cela signifie que l’administration Trump a les coudées franches pour imposer les mesures phares de son programme jugé très inflationniste puisque combinant baisse des taxes d’un côté et hausse des barrières douanières de l’autre. Les investisseurs ont commencé à intégrer les conséquences économiques d’une telle politique avec le repli des anticipations d’une nouvelle baisse des taux directeurs de 25 points de base de la Réserve fédérale le 18 décembre prochain. Les propos de Jerome Powell les ont d’ailleurs confortés puisque ce dernier estime qu’il n’est pas nécessaire d’intervenir rapidement en raison de la solidité de la croissance, du marché de l’emploi et de l’inflation, toujours supérieure à l'objectif de 2%. La nomination de personnages clivants à des postes importants de son futur gouvernement suscite également quelques inquiétudes tout comme la trajectoire haussière du rendement du 10 ans américain proche des 4,5% et qui ne cesse de s’apprécier depuis le résultat du scrutin. En Europe, la confiance des acteurs financiers apparait fragilisée en raison notamment de l’instabilité politique en Allemagne qui pourrait nuire à la relance de la croissance au sein de la zone euro malgré le soutien de la BCE dont le cycle de baisse des taux est bien enclenché. Dans ce contexte, les principales places boursières affichent un repli hebdomadaire et corrigent environ la moitié des gains enregistrés la semaine précédente. Sur le marché des changes, le dollar poursuit son ascension contre l’euro et cote 1,0530, favorisé par la rotation en faveur des actifs américains, alors que l’or et le pétrole reculent à respectivement 2 561 dollars l’once et 71 dollars le baril de brent. Au regard des valorisations plus élevées atteintes aux Etats-Unis et du manque de visibilité en Europe, des retours en arrière ne sont pas à exclure qui justifient une relative prudence à court-terme.
L’agenda cette semaine sera moins dense. Retenons toutefois en Europe les publications des données du climat des affaires et celles des indices PMI. Aux Etats-Unis seront communiqués l’indice NAHB des permis de construire et des mises en chantier ainsi que les indices PMI. Sur le front des valeurs, la saison des résultats touche à sa fin avec Nvidia comme gros morceau mercredi. Nous prendrons également connaissance des chiffres de Walmart, Lowe’s, Baidu et Warner Music…