Rouge ou bleu...

Nous y sommes !
La campagne électorale pour l’élection présidentielle américaine rendra son verdict ce mardi, en espérant que le vainqueur soit désigné rapidement sans contestation possible afin d’éviter que ne s’ouvre une période de plus grande volatilité. Comme lors du scrutin précédent, les sondages sont serrés même si le candidat républicain semble avoir la faveur des marchés financiers si on se fie au parcours boursier des valeurs et secteurs étiquetés Trump au cours des dernières séances. Quelle que soit l’issue des élections, la posture pro-business des deux candidats conforte l’idée que la vigilance des investisseurs doit se concentrer davantage sur 1/ la politique monétaire des Banques centrales et notamment de la Réserve fédérale qui se réunit jeudi et dont on attend un geste supplémentaire de 25 points de base, 2/ la situation au Moyen-Orient depuis que l’Iran menace d’attaquer Israël et 3/ les contours du plan de relance budgétaire chinois alors que nombre de sociétés américaines et européennes font état d’un fort ralentissement de leur activité dans la région à l’occasion de leurs publications de résultats du troisième trimestre.

La saison des résultats bat d’ailleurs son plein et le bilan demeure plutôt contrasté à l’image du secteur technologique américain puisque Tesla, Intel et Amazon s’en sortent avec les honneurs alors que Microsoft, Meta et Apple sont plus à la peine. En France, Société Générale, Technip Energies et Saint Gobain se distinguent favorablement alors que BNP Paribas, Capgemini, STMicroelectronics et Total Energies déçoivent. Dans ce contexte d’incertitude électorale et d’instabilité géopolitique, la prudence l’a emporté et les principaux indices affichent des replis hebdomadaires. Le S&P 500 abandonne ainsi 1,4% tout comme le Dow-Jones, le Stoxx 600 1,5% et le CAC 40 1,2%. Par ailleurs, la hausse des rendements souverains américains, qui reflète l’aggravation à venir du budget américain en cas de nouvelle présidence de Trump et dans une moindre mesure sous celle éventuelle de Kamala Harris, a pesé sur la tendance. A noter également que le dollar poursuit son ascension face à l’euro, que le brent s’est légèrement repris et cote autour de 73 dollars le baril, que les créations d'emplois aux Etats-Unis ont fortement ralenti en octobre, que les indicateurs PMI manufacturiers chinois sont passés symboliquement en territoire d'expansion et enfin que la croissance au troisième trimestre a dépassé les attentes en zone euro et que l’inflation a légèrement rebondi au mois d’octobre sans remettre en cause la dynamique désinflationniste ni la poursuite de la détente monétaire.

Cette semaine, l’attention se portera évidemment sur l’identité du nouveau locataire de la Maison Blanche. Nous surveillerons également aux Etats-Unis les élections au Congrès, la décision de politique monétaire de la Réserve fédérale, l’ISM des services et l’indice de confiance de l’Université du Michigan. Sur le front des valeurs, nous suivrons entre autres les publications trimestrielles de Qualcomm, ARM, Airbnb, Unicredit, Novo Nordisk, BMW, Richemont et Zurich Insurance…

Michel Douin

Cette page a été publiée le 04/11/2024