Rebond technique ou début de rallye de fin d’année…

Difficile d’interpréter la hausse hebdomadaire des marchés européens dans un contexte

1. de forte instabilité politique en France, avec la censure du gouvernement de Michel Barnier mais aussi en Allemagne avec la chute de la coalition au pouvoir,
2. d’indicateurs d’activité en ballotage défavorable par rapport aux Etats-Unis, et
3. des effets négatifs de la future politique commerciale de Donald Trump.

En effet, l’Europe demeure fort dépendante des exportations vers la Chine qui seront pénalisées par le risque de guerre commerciale et une croissance domestique qui peine à se redresser.

Au-delà de facteurs techniques, la relative complaisance des investisseurs peut s’expliquer par un risque d’impasse budgétaire en France finalement limité avec la reconduction très probable du budget 2024 pour le début de l’année 2025 grâce à l’adoption de l’article 47 de la Constitution ainsi que par la perspective de l’annonce de nouvelles mesures de relance chinoises axées sur la consommation à l’occasion du « Forum économique » qui se tient cette semaine.
Le resserrement autour de 80 points de base de l'écart entre l’OAT et le Bund traduit d’ailleurs une moindre défiance des opérateurs à l’égard de la situation en zone euro qui bénéficiera à n’en pas douter d’une politique monétaire accommodante de la BCE en 2025 afin de soutenir une économie au ralenti.
Plus globalement, le retour des flux acheteurs sur les marchés européens s’inscrit avec retard dans la lignée de la dynamique haussière outre-Atlantique alimentée par la posture pro-business de Donald Trump et de son administration, un marché du travail robuste, une économie résiliente et une Réserve fédérale à l’affut en cas de besoin.

Dans le détail, le Nasdaq 100 et le Stoxx 600 affichent un gain hebdomadaire d’environ 2 %, le S&P 500 de 1% et le CAC 40 de 2,60%, soutenu par le rebond des valeurs du luxe et de certaines cycliques comme Stellantis. Ce mouvement haussier apparaît d’assez bon augure pour un rallye de fin d’année qui pourrait s’appuyer sur de bonnes publications trimestrielles de sociétés comme Inditex, Oracle, Broadcom, Adobe ou encore Costco et sur la poursuite de la détente monétaire des principales Banques centrales d’ici à la fin de l’année.

La BCE ouvrira la voie ce jeudi suivie par la Réserve fédérale américaine le 18 décembre prochain. Nous surveillerons également cette semaine les chiffres d’inflation aux Etats-Unis et ceux de la production industrielle en zone euro…