La situation politique française et la faiblesse de l’économie au sein de la zone euro favorisent encore un peu plus le fléchage des flux de capitaux vers les Etats-Unis. En effet, le doute s’est installé quant à la pérennité du gouvernement Barnier avec en perspective la menace du dépôt d'une motion de censure par l'opposition. Le risque d’une crise institutionnelle en France et les tensions politiques en Allemagne alimentent une certaine défiance des investisseurs illustrée par 1/ la contraction des directeurs d’achats, l’indice PMI composite de la zone euro se situant en dessous de la barre des 50 points, 2/ le repli de la consommation des ménages et 3/ l’élargissement de l’écart de taux entre l’OAT et le Bund alors que Standard & Poor’s doit publier vendredi la revue de la notation souveraine de la France, actuellement à AA- avec une perspective stable, laquelle pourrait être dégradée à négative. A contrario, l’activité aux États-Unis continue d’être bien orientée avec des dépenses de consommation des ménages en augmentation au mois d’octobre et une inflation PCE en légère accélération. La dynamique actuelle demeure donc favorable aux Etats-Unis et au dollar même si ce dernier a légèrement fléchi la semaine dernière à 1,06 pour un euro dans le sillage de la détente du 10 ans américain. Par ailleurs, les déclarations de Donald Trump concernant la possible imposition de droits de douane sur le Canada, le Mexique et la Chine n’ont guère influencé la tendance des marchés, à l’exception notable du secteur automobile déjà mal en point, qui ont en revanche acté positivement la nomination du modéré Scott Bessent au secrétariat au Trésor. Dans ce contexte, le S&P 500 affiche un gain hebdomadaire de 0,4%, le Stoxx 600 de 0,35% alors que le CAC 40 abandonne encore 0,30%. Enfin notons le recul des prix du pétrole et de l’or, en lien avec le cessez-le-feu au Liban, et la démission ce week-end de Carlos Tavares à la tête de Stellantis.
Cette semaine, nous surveillerons aux Etats-Unis le rapport mensuel sur l’emploi de novembre, les indices ISM et celui de la confiance des ménages mesurée par l’Université du Michigan ainsi que la publication du Livre beige de la Réserve fédérale. La réunion de l’OPEP+ se tiendra jeudi et Christine Lagarde prononcera un discours mercredi…