Les États-Unis sont finalement entrés en shutdown mardi dernier, faute d’accord au Congrès sur le budget fédéral. Ce premier shutdown depuis 2018 implique la mise en congé sans solde de centaines de milliers de fonctionnaires, ainsi que la suspension de dépenses fédérales non essentielles. Seuls certains services jugés essentiels, comme la Police, continuent de fonctionner. De manière contre-intuitive, cet arrêt n’est pas nécessairement perçu négativement par les marchés, bien que son impact sur le PIB soit estimé entre -0,1 % et -0,2 % par semaine de shutdown. Cette réaction s’explique premièrement par le fait que les investisseurs considèrent ce « choc » comme un facteur renforçant la probabilité et l’ampleur des futures baisses de taux de la Fed. Deuxièmement, les investisseurs intègrent que le Congrès finit presque toujours par trouver un accord, et que les marchés rebondissent ensuite. Certains parient donc sur cette résolution anticipée. Cette paralysie partielle ne doit toutefois pas s’éterniser, car elle pourrait porter un coup sévère à la croissance américaine si elle venait à se prolonger. En France, le blocage politique est également à l’ordre du jour, le premier ministre, Sébastien Lecornu ayant démissionné moins de 24 heures après avoir annoncé son gouvernement. La France se retrouve une fois de plus dans l’impasse, et ce flou politique persistant continue de restreindre la visibilité des consommateurs, des investisseurs et des chefs d’entreprise. C’est pourquoi la prudence doit être maintenue sur les actifs français, en particulier sur les valeurs cycliques et pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est peu diversifié à l’international. Un secteur a particulièrement retenu l’attention en Europe la semaine dernière : celui de la santé. Il a connu un fort rebond après l’annonce d’un accord entre l’administration Trump et Pfizer portant sur la baisse du prix de certains médicaments vendus aux États-Unis, en échange d’une exemption de trois ans sur les droits de douane prohibitifs que Donald Trump menaçait d’imposer au secteur. Cet accord laisse penser que le traitement réservé à la santé par l’administration sera moins sévère que ce qui était initialement anticipé, faisant du secteur l’un des grands bénéficiaires de l’actualité de la semaine dernière.