Le shutdown américain peut-il avoir une influence sur les marchés ?

Dans une étude récente, Les Cahiers Verts de l’Économie examinent cette question…

Les États-Unis sont entrés en shutdown mercredi dernier, faute d’accord au Congrès sur le budget fédéral. Ce premier shutdown depuis 2018 implique la mise en congé sans solde de centaines de milliers de fonctionnaires, ainsi que la suspension de dépenses fédérales non essentielles. Seuls certains services jugés essentiels, comme la Police, continuent de fonctionner. A noter que contrairement à un blocage sur le plafond de la dette, le Trésor continuera de s’endetter normalement durant le shutdown : il n’y a donc pas de risque immédiat de « défaut ».

Le Congressional Research Service recense 14 Shutdowns depuis 1981 (dont 4 ayant duré au moins 5 jours). Historiquement, lors des quatre shutdowns les plus longs, l’impact sur les actions a été globalement neutre. La bourse américaine a poursuivi sa progression dans chacun de ces cas. Cependant, ce dernier shutdown américain pourrait avoir un impact économique bien plus marqué que les précédents, rendant les comparaisons historiques peu pertinentes. Contrairement à 2018, l’ensemble des agences fédérales serait touché, soit environ 750 000 fonctionnaires, pesant potentiellement 0,2 % de PIB par semaine. Le contexte politique, désormais très polarisé, accroît le risque d’un blocage prolongé, d’autant que Trump semble utiliser la crise pour justifier une réduction massive des effectifs publics. Sur le plan des investissements, cela plaide pour une certaine prudence sur les actions américaines, dont les valorisations restent élevées, et une volatilité accrue sur les taux et l’or.

Dorian Foulon

Cette page a été publiée le 08/10/2025