Aux États-Unis, le shutdown du gouvernement fédéral se poursuit depuis désormais un mois, sans qu’aucun accord ne soit en vue. Ce blocage pourrait cette semaine devenir le plus long de l’histoire. Les négociations restent focalisées sur la question de l’assurance santé, notamment sur la prolongation des subventions de l’« Obamacare » destinées aux ménages à faibles revenus. Les démocrates en ont fait une condition indispensable à toute sortie de crise, maintenant ainsi la paralysie administrative. Sur le plan monétaire, la Réserve fédérale américaine a, sans surprise, réduit ses taux d’intérêt mercredi dernier. Cependant, la déception a dominé sur les marchés après les déclarations de Jerome Powell, qui a estimé qu’une nouvelle baisse des taux en décembre était « loin » d’être acquise. Ce ton plus prudent a mis un frein à l’élan des marchés américains, alors que ceux-ci avaient enregistré une forte progression dans les jours précédant la réunion. La correction qui a suivi est restée limitée, le S&P 500 terminant tout de même la semaine en hausse de 0,71 %. Les publications de résultats d’entreprises ont continué à soutenir la tendance, notamment dans le secteur technologique. Amazon, par exemple, a confirmé sa solidité avec la poursuite de la croissance de ses activités dans le cloud via AWS, illustrant la résilience des grands groupes américains dans un contexte de politique monétaire encore incertaine. Sur le plan international, la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping, jeudi dernier a permis d’atténuer les tensions mais elle s’est révélée moins constructive qu’espéré. Les Etats-Unis ont accordé de baisser de 10% leurs droits de douane, les ramenant à 47 %. La Chine a elle décidé de repousser d’un an les restrictions sur les exportations de terres rares, une mesure reconductible qui ne constitue pas une levée mais seulement un report, maintenant ainsi la pression et l’incertitude politique. De plus, aucun accord n’a été trouvé concernant les puces Blackwell de Nvidia, alors que les investisseurs s’attendaient à un accord sur ce point. Le marché pétrolier a pour sa part réagi aux annonces de l’OPEP+, qui a confirmé une augmentation de sa production de +0,137 Mb/j en décembre, poursuivant le rythme des deux mois précédents et en ligne avec les attentes. L’organisation a également convenu de ne pas relever sa production au premier trimestre 2026, tandis que le baril de Brent est remonté à 65 dollars, traduisant un équilibre fragile entre offre et demande. Dans ce contexte d’incertitudes monétaires, politiques et géopolitiques, les marchés européens ont été plus fragiles. L’indice Stoxx Europe 600 a reculé de 0,67 % sur la semaine, suivant la prudence de Wall Street.