Semaine d'incertitude pour les marchés face aux volte-face tarifaires de Trump

La volatilité des marchés financiers s’est nettement accrue à la suite des annonces faites par le président Donald Trump le 2 avril. Les nouveaux droits de douane se sont révélées bien plus sévères que prévu. Un taux de base de 10 % a été instauré, mais l’attention s’est surtout portée sur la majoration imposée à 60 pays, dont plusieurs d’Asie, pour lesquels les niveaux tarifaires ont atteint des seuils particulièrement élevés.

Cette décision a immédiatement déclenché une réaction de la part de la Chine, qui a mis en place des mesures de rétorsion. La surenchère tarifaire s’est rapidement installée : le taux de 54 %, annoncé dans un premier temps, a été porté à 125 % au cours de la semaine. Face à cette escalade, l’Union européenne a adopté une posture beaucoup plus mesurée. Elle a réaffirmé sa préférence pour une résolution par le dialogue et la négociation, tout en exprimant ses inquiétudes concernant les potentielles répercussions économiques.

Aux États-Unis, plusieurs soutiens de Donald Trump, issus notamment du secteur économique et du monde des affaires, ont publiquement exprimé leur désapprobation. Ils ont dénoncé des droits de douane excessifs, susceptibles d’avoir un impact négatif considérable sur le pouvoir d’achat des ménages américains ainsi que sur la compétitivité des entreprises nationales.

Sous la pression croissante, Donald Trump a finalement annoncé, mercredi dernier, le report de 90 jours de l’application des droits de douane excédant le taux plancher de 10 %, initialement dévoilés le 2 avril. Toutefois, cette mesure de suspension exclut la Chine, qui reste soumise au taux majoré de 125 %. Cette exception est d’autant plus significative que la Chine représente le principal pays exportateur vers les États-Unis. Par conséquent, l’effet de ces nouvelles taxes douanières devrait se faire sentir rapidement sur le prix des biens de consommation, avec des répercussions directes sur les ménages américains.

Outre les tensions commerciales et géopolitiques, l’activité continue de ralentir aux Etats-Unis. Les indice de confiance continuent de se dégrader et les données d’activité sur les services (ISM) se dégradent plus fortement que prévu et sont désormais proche de la zone de contraction. L’inflation en mars a cependant été meilleure que prévu.

L’annonce du moratoire de 90 jours a fait bondir les marchés américains, qui n’avaient pourtant pas bien commencés la semaine. Au final, le S&P 500 affiche une hausse de 5,7% et le Nasdaq de plus de 7,4%. En Europe la tendance est moins bonne, le Stoxx 600 affichant une baisse de 1,9% et le CAC 40 de 2.3%. L’euro monte fortement par rapport au dollar, à plus de 3,5%, finissant la semaine quasiment à 1.14, le brent cote 64,68 dollars le baril et l’or atteint un nouveau record à 3 235,60 dollars l’once.

Dorian Foulon

Cette page a été publiée le 14/04/2025