Rentrée sous tension…

Les marchés financiers européens ont été pénalisés la semaine dernière par le retour du risque politique en France avec l’annonce par François Bayrou d’un vote de confiance qui devrait faire tomber le gouvernement le 8 septembre prochain. L’écart de taux entre les obligations d’Etat françaises et allemandes s’est immédiatement creusé, proche des plus hauts de décembre dernier, et les actions françaises ont dans l’ensemble largement sous-performé, entraînant dans leur sillage les autres indices de la zone euro. Le secteur bancaire, qui détient une part prépondérante de dette française, a singulièrement souffert alors que se précise la menace de nouvelles taxes en Italie, tout comme les gestionnaires d’infrastructures tels que Vinci et Eiffage en proie au durcissement des négociations sur la fin des concessions autoroutières, dans un contexte de pression budgétaire de la part du gouvernement. Aux Etats-Unis, malgré les incertitudes d’une part sur le plan commercial, la Cour fédérale estimant qu’une large partie des droits de douane réciproques initiés par l’administration Trump est illégale et d’autre part sur le plan institutionnel, avec le limogeage de la gouverneure de la Réserve fédérale Lisa Cook, Wall Street a progressé, soutenue par la révision à la hausse du PIB du deuxième trimestre, le recul des inscriptions au chômage et surtout par une première baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale fort probablement en septembre suite au discours accommodant de Jerome Powell à Jackson Hole. En outre, les nombreuses avancées sur le front de la guerre commerciale avec le Royaume-Uni, l’Europe et même la Chine, à défaut d’accord définitif, offrent davantage de visibilité aux entreprises, notamment américaines, illustrée par le redressement des bénéfices par action sur un an, ce qui tend à alimenter les flux acheteurs. Enfin, s’agissant de Nvidia, la société a fait part de résultats très légèrement en dessous des perspectives dans le segment des data centers au deuxième trimestre mais a confirmé que la demande d’intelligence artificielle demeurait toujours bien orientée…

Cette semaine, nous surveillerons aux Etats-Unis les données du rapport sur l’emploi du mois d’août, les indices ISM manufacturier et des services ainsi que la publication du Livre Beige de la Réserve fédérale. En zone euro, nous prendrons connaissance de l’estimation flash de l’inflation au mois d’août et suivrons attentivement la situation domestique française sur fond de crise politique…

Michel Douin

Cette page a été publiée le 02/09/2025