L’approche de la première échéance potentielle concernant l’application des droits de douane, ainsi que les nouveaux revirements de Donald Trump, n’ont guère fait réagir les marchés. Une certaine résilience des marchés, accompagnée d’un pari sur le fameux principe du TACO «Trump Always Chickens Out», que l’on peut traduire par «Trump se dégonfle toujours» semble s’être installée. Wall Street aligne même une deuxième semaine consécutive de hausse puisque le S&P 500 progresse de 1,72%, le Nasdaq de 1,62 % et le Dow-Jones de 2,3 %. Les deux premiers signent d’ailleurs de nouveaux records grâce au soutien du secteur technologique et plus particulièrement de Nvidia. L’écart de performance boursière transatlantique depuis le début de l’année a donc été comblé, hors effet de change, d’autant plus que dans le même temps les places européennes consolident légèrement avec un Euro Stoxx 50 qui abandonne 0,7% sur la semaine. A court terme, la confiance des investisseurs envers la Wall Street nous apparaît exagérée au regard des incertitudes qui sont loin d’être dissipées. En effet, un choc de volatilité n’est pas exclu si les négociations commerciales ne se déroulent pas comme prévu, sachant que tous les pays n’ayant pas conclu d’accord jugé satisfaisant par l’administration américaine se verront infliger les droits de douanes annoncés lors du « Liberation Day », le 2 avril dernier. Cela concerne la plupart des grands partenaires commerciaux comme l’Europe, le Japon, la Corée ou encore l’Inde. Par ailleurs, les risques sur la croissance et l’inflation pourraient s’intensifier durant l’été car l’impact des droits de douane, jusque-là atténué par la constitution de stocks, devrait commencer à se faire sentir. De plus, les valorisations sont relativement élevées, ce qui laisse peu de place à de mauvaises surprises, alors que nous entamons la saisonnalité la plus défavorable historiquement aux marchés actions. Enfin, les nouvelles positives sont pour la plupart déjà intégrées dans les cours, limitant selon nous le potentiel de hausse. Ainsi, une approche prudente et pragmatique nous semble plus raisonnable, en ligne avec la dégradation récente des indicateurs techniques…