Nouvelle volte-face…

L’impatience de Donald Trump vis-à-vis de l’Europe a plongé les indices européens et américains dans le rouge lors de la séance de vendredi, ce dernier ayant brandi la menace d’une taxation de 50% des produits européens à compter du 1er juin prochain, avant de se rétracter en acceptant de reporter la date butoir au 9 juillet à la demande d’Ursula von der Leyen. Cet épisode n’est pas sans rappeler les précédents et crée les conditions d’un scepticisme accru des investisseurs pour les actifs financiers américains, illustré par 1/ la hausse du 10 ans américain qui a dépassé le niveau de 4,60 % jeudi, 2/ la poursuite de la baisse du dollar à près de 1,14 pour un euro et 3/ l’adjudication difficile de bons du Trésor à 20 ans en lien avec la dégradation par Moody’s de la note souveraine des Etats-Unis il y a 10 jours et la dérive de la situation budgétaire du pays. Dans le détail, le S&P 500 affiche un repli hebdomadaire de 2,6%, le Nasdaq de 2,47% et le Stoxx 600 de seulement 0,75%. Le CAC 40 abandonne en revanche 1,9%, pénalisé par le luxe et les spiritueux, deux secteurs dans la ligne de mire de l’administration Trump, ainsi que par les faibles chiffres de la consommation chinoise au mois d’avril. Sur le front des valeurs, Apple a cassé à nouveau à la baisse la barre des 200 dollars, en réaction à l’application éventuelle de 25% de tarifs douaniers sur les i-Phone produits en dehors des Etats Unis, et Nvidia publiera ce mercredi ses résultats trimestriels, très attendus par la communauté financière. Sans surprise, ce contexte plus volatil a profité à l’or qui rebondit de près de 4% à 3 359 dollars l’once. A l’inverse, le brent accuse un recul de plus de 1% autour des 65 dollars le baril alors que se profile la réunion de l’OPEP+ qui doit fixer sa stratégie de production pour le mois juillet. Sur le plan économique enfin, Emmanuel Macron a annoncé un montant de 37 milliards d’euros d'investissements étrangers en France lors du sommet Choose France.

L’actualité macroéconomique sera plus dense cette semaine puisque nous prendrons connaissance aux Etats-Unis de l’indicateur PCE d’avril, de l’indice de confiance des ménages du Conference Board, de la deuxième estimation de la croissance du PIB du premier trimestre ainsi que des Minutes publiées par la Réserve fédérale.  En Europe seront communiqués les chiffres de l’inflation en première estimation pour le mois de mai…

Michel Douin

Cette page a été publiée le 26/05/2025