En manque de confiance…

Les bourses mondiales accusent le coup au cours d’une semaine marquée par le fort repli de la confiance du consommateur américain qui s’est traduite par une baisse sensible des valeurs de consommation américaines telles que Costco, Walmart, Nike ou encore Delta Airlines. Cette défiance des investisseurs est illustrée par le regain de la volatilité sur les marchés actions et le recours aux actifs de protection tels que l’or qui a atteint les 3 000 dollars l’once. En effet, l’instauration et l’intensification des droits de douane par l’administration Trump alimentent les craintes d’une récession Outre-Atlantique, qui couplées aux effets inflationnistes d’une telle politique commerciale, justifient aisément les prises de profits sur les indices américains d’autant plus que ces derniers étaient jugés chèrement valorisés relativement aux indices européens. Ces derniers continuent de surperformer, malgré un environnement de taux haussier, dans le prolongement de l’accord des partis de la future coalition allemande sur la révision constitutionnelle permettant d'augmenter les dépenses de défense et de relancer la croissance mais aussi dans l’espoir d’un cessez-le-feu en Ukraine au cours des prochains jours. Ainsi, le S&P 500 et le Nasdaq affichent des replis hebdomadaires de 2,3 et 2,4% alors que le Stoxx 600 et le CAC 40 abandonnent respectivement 1,25% et 1,13%. Un retour de la confiance à court terme après la correction observée depuis un mois sur les indices américains ne peut s’envisager que dans un cadre plus apaisé des relations commerciales entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires. Or les dernières déclarations de Donald Trump ne vont pas dans ce sens et masquent finalement les données robustes sur l’emploi et celles encourageantes sur l’inflation récemment publiées. L’impact sur l’Europe est certes moindre à ce stade en raison d’un newsflow plus favorable et de valorisations moins tendues mais un entêtement prolongé des Etats-Unis sur le volet commercial conduirait mécaniquement à une révision des perspectives bénéficiaires des sociétés européennes. Puma et Inditex, maison mère de Zara, ont déjà signalé un ralentissement des ventes aux États-Unis.

Cette semaine, outre la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et de la Banque d’Angleterre, nous surveillerons aux Etats-Unis les ventes de détail du mois de février ainsi que la confiance des consommateurs en zone euro alors que se réuniront les 20 et 21 mars les chefs d'État et de gouvernement européens, lesquels devraient approuver les propositions de la Commission européenne pour aider à financer les dépenses de défense…

Michel Douin

Cette page a été publiée le 17/03/2025