La tendance haussière observée depuis quelques séances s’est poursuivie à Wall Street dans le sillage de plusieurs facteurs dont 1/ l’apaisement des tensions géopolitiques avec le cessez-le-feu entre Israël et l’Iran, 2/ les avancées dans les négociations commerciales, notamment sino-américaines et 3/ l’espoir d’une politique monétaire plus accommodante outre-Atlantique. En effet, les données plus modérées sur le rythme de l’inflation américaine et l'impact des droits de douane qui tarde à se manifester pourraient ouvrir la voie à une première baisse des taux lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale au mois de juillet. Les bourses européennes, en revanche, n’empruntent pas le même chemin et piétinent quelque peu à l’instar de l’indice CAC 40 qui navigue autour des 7 700 points. Les catalyseurs puissants du premier trimestre s’essoufflent, la BCE ayant déjà bien avancé dans son cycle de baisse des taux et le plan de relance allemand apparaît déjà intégré, du moins partiellement, dans les cours actuels. Les nouvelles positives de ces derniers jours ne suffisent donc plus à donner un nouvel élan aux indices européens dont la surperformance par rapport aux indices américains a quasiment été gommée en absolu. En relatif, l’écart est plus significatif en raison de la dépréciation de plus de 10% du dollar par rapport à l’euro depuis le début de l’année.
Ce faisant, l’embellie récente ne doit pas masquer la persistance des facteurs de risque dont celui de la dette américaine. Certes, les taux longs américains ont légèrement reflué, mais ils demeurent proches de niveaux susceptibles de peser sur les marchés. En outre, si le risque de récession a quelque peu reculé, il reste élevé tout comme l’incertitude entourant l’inflation qui continue de surprendre à la baisse malgré la solidité persistante du marché du travail. Ainsi, face à ce contexte complexe et incertain, et alors que certains indices se rapprochent de leurs plus hauts, il convient toujours selon nous d’adopter une approche prudente…