L’échec annoncé du vote de confiance au gouvernement de François Bayrou qui se tient aujourd’hui à l’Assemblée nationale ouvre la voie à une période d’incertitude dont le degré d’impact sur les actifs financiers français dépendra fort probablement des options qui en découleront. La nomination d’un nouveau Premier ministre semble tenir la corde mais une dissolution de l’Assemblée nationale avec de nouvelles élections législatives voire le maintien du gouvernement démissionnaire pour gérer les affaires courantes ne sont pas à exclure. Le précédent politique de l’année dernière nous amène à penser que le risque demeure limité considérant l’ajustement déjà effectué mais il convient de ne pas non plus sous-estimer la réaction potentielle des investisseurs étrangers qui seraient tentés d’alléger plus sensiblement leur exposition sur la France et ce de façon non discriminante. Ainsi, une sous-pondération tactique aussi bien sur la dette que les actions françaises apparaît comme l’approche à court terme la mieux adaptée. Sans surprise, l’instabilité politique française a pesé la semaine dernière puisque les indices européens sont restés quasi-inchangés alors que Wall Street a atteint de nouveaux records, portée par le secteur technologique et plus particulièrement par Google et Apple qui profitent d’une décision de justice validant leur accord commercial. Pour autant, la concentration sur ces valeurs, et notamment les « Magnificent 7 », s’est encore accentuée en lien avec la bonne résistance des bénéfices par action dans ce secteur rendant de facto les marchés plus vulnérables à la moindre mauvaise publication d’autant plus que les valorisations et les attentes sont élevées et que le mois d’août s’est finalement déroulé sans accroc. Sur les marchés de taux, les rendements souverains se sont détendus aux les Etats-Unis dans la foulée du rapport sur l’emploi décevant au mois d’août qui conforte l’hypothèse d’une baisse de taux directeurs de la Réserve fédérale le 17 septembre prochain. En zone euro, les taux sont stables, même si le 10 ans français est allé tutoyer les 3,6% avant de revenir sous les 3,5%. L’or poursuit sur sa lancée à 3 580 dollars l’once alors que le pétrole corrige avec un brent qui cote autour des 65 dollars le baril, l’OPEP+ envisageant d’augmenter considérablement sa production dès le mois prochain.
Outre le vote de confiance et la réunion de politique monétaire de la BCE jeudi qui devrait décider d’un statu quo sur les taux, nous surveillerons cette semaine aux Etats-Unis les chiffres d’inflation ainsi que l’indice de confiance des ménages de l’Université du Michigan et en zone euro les données sur la production industrielle…