L’investiture de Donald Trump a été largement saluée par les marchés financiers. Pragmatique, ce dernier a indiqué ne pas introduire de droits de douane supplémentaires sur les produits chinois si des accords sont trouvés, limitant le risque d’une guerre commerciale entre les deux pays et de facto les craintes de pressions inflationnistes. En effet, la Chine, au contraire du Mexique et du Canada menacés d’une taxe de 25% sur les exportations d’ici le 1er février, demeure relativement épargnée à ce stade puisque le taux de taxes additionnelles ne s’élève qu’à 10%, loin des 60% évoqués pendant la campagne présidentielle. Cette posture plus accommodante, combinée avec des résultats trimestriels d’entreprises de bonne facture, l'amélioration des PMI manufacturiers en Europe et le cessez-le-feu à Gaza, a largement contribué au soutien de la tendance haussière des indices mondiaux malgré un début de fléchissement à Wall Street en deuxième partie de séance vendredi. Ainsi, le Stoxx 600 affiche un gain hebdomadaire de 1,2%, le S&P 500 de 1,7% et le CAC 40 de 2,8% dans le sillage du rebond du secteur du luxe, qui profite de la publication rassurante de Burberry après celle de Richemont la semaine précédente. Dans cet environnement, le rendement du 10 ans américain marque un léger repli et se situe à 4,61% alors que le dollar et le pétrole décrochent respectivement de 2 et 3% à 1,05 pour un euro et 79 dollars le baril de brent, Donald Trump appelant à une baisse des taux d’intérêt aux Etats-Unis ainsi qu’en Europe et à un pétrole moins cher. Sur le front des valeurs, notons les progressions boursières à deux chiffres de Netflix, qui a dévoilé de très bons chiffres 2024, et d’Oracle, qui va collaborer avec OpenAI et SoftBank en vue d’investir au moins 500 milliards de dollars dans des infrastructures d’intelligence artificielle. Pour autant, le lancement par la startup chinoise DeepSeek d’un modèle d'intelligence artificielle gratuit et open-source, concurrent direct de ChatGPT, agite le monde de la technologie et interroge sur la valorisation boursière de certains acteurs principalement américains. Dans ce cadre, nous suivrons avec attention les publications trimestrielles de Microsoft, Meta, Tesla, Apple et Amazon mais aussi celles en Europe de LVMH, ASML, SAP et Sanofi.
Nous surveillerons enfin les décisions de politique monétaire au Canada, aux États-Unis et en zone euro ainsi que la première estimation du PIB américain du premier trimestre et l'indicateur d'inflation PCE du mois de décembre aux États-Unis.