Beaucoup d’hésitation…

La saison des résultats trimestriels ne joue pas son rôle de catalyseur des marchés actions comme à l’accoutumée, du moins pour l’instant et dans l’attente des publications cette semaine de Microsoft, Apple, Meta et Amazon aux Etats-Unis ou encore de Heineken, L'Oréal, Airbus, HSBC, Schneider, Shell et AXA en Europe. Le bilan hebdomadaire est plutôt contrasté, le Stoxx 600 s’appréciant de 0,55%, le CAC 40 abandonnant 0,28% et le Nasdaq corrigeant de 3%. En effet, la méforme du secteur technologique américain et la morosité de celui du luxe, à l’instar des chiffres décevants de Tesla et Alphabet d’une part et de ceux de LVMH et Kering d’autre part, tranchent avec 1/ la résilience des secteurs défensifs, tels que les utilities ou la santé notamment, et 2/ le regain d’intérêt pour le segment des petites et moyennes valeurs. Cette rotation en cours au détriment des vaches sacrées fortement représentées dans les indices marque une certaine rupture et concentre les doutes sur les bienfaits financiers de l'intelligence artificielle et plus globalement sur la vigueur de la consommation. Les nombreux warnings émis jusqu’ici par les sociétés européennes en sont l’illustration, ces dernières étant par ailleurs davantage exposées au ralentissement de l’économie chinoise. Aux Etats-Unis, les indicateurs d’activité demeurent mieux orientés et la croissance du PIB américain a même accéléré au deuxième trimestre à 2,8% en rythme annualisé. Dans ce contexte, il y a fort à parier que la Réserve fédérale américaine maintienne ses taux directeurs inchangés lors de sa réunion de politique monétaire mercredi et prépare la communauté financière à une première baisse en septembre, d’autant plus si la tendance désinflationniste se poursuit outre-Atlantique. En outre, la semaine a été marquée par le retrait de Joe Biden comme candidat à l’élection présidentielle, remplacé par Kamala Harris, qui se rapproche de Donald Trump selon les derniers sondages. De son côté, le président Macron a confirmé repousser sa décision de nomination du gouvernement après les Jeux olympiques. Toujours sur le front géopolitique, notons que les tensions au Moyen-Orient sont montées d'un cran après des tirs de roquette meurtriers du Hezbollah sur Israël depuis le Liban et que Vladimir Poutine menace de relancer la production d’armes nucléaires à portée intermédiaire… L’environnement financier et extra financier s’est donc quelque peu dégradé qui justifie notre position d’attente et de prudence adoptée il y a deux semaines.

Outre les résultats d’entreprises et les comités monétaires de la Réserve fédérale et de la Banque d’Angleterre, nous suivrons avec attention cette semaine les chiffres du rapport mensuel sur l’emploi américain et l’ISM manufacturier pour le mois de juillet ainsi que les données sur l’inflation en zone euro…

Michel Douin

Cette page a été publiée le 31/07/2024