Petit coup de frein lors de la séance de vendredi après la publication d'un rapport mensuel sur l'emploi américain plus solide que prévu en janvier et les annonces de Donald Trump. Ce dernier a en effet évoqué la mise en place de droits de douane réciproques, à savoir l’application du même droit de douane aux pays qui l’impose aux Etats-Unis, ainsi que celle de droits de douane de 25% sur toutes les importations d'acier et d'aluminium. La combinaison de ces deux facteurs atteste d’une part, de la résilience de l’économie américaine et d’autre part, de la posture résolument ancrée dans le rapport de force de l’administration américaine auprès de ses partenaires commerciaux. Cela accentue le climat inflationniste et pèse mécaniquement sur les perspectives de réduction des taux directeurs de la part de la Réserve fédérale américaine. De fait, les chiffres d’inflation pour le mois de janvier (CPI mercredi, PPI jeudi) et d’indicateurs d’activité (ventes au détail et production industrielle) seront scrutés avec attention alors même que l'enquête sur les consommateurs de l'université du Michigan a montré les craintes grandissantes des Américains vis-à-vis d'un retour de l'inflation. Sans surprise, les rendements obligataires se sont redressés aux Etats-Unis, notamment le deux ans, en hausse de près de 10 points de base. Le dollar s’est renforcé par rapport aux autres devises et l'or confirme sa dynamique haussière à plus de 2 900 dollars l’once en raison de l'incertitude commerciale et des tensions géopolitiques. Sur ce volet, Donald Trump a affirmé s’être entretenu avec Vladimir Poutine de la fin de la guerre en Ukraine. Dans ce contexte, les indices américains perdent un peu de terrain alors que les places européennes affichent encore du vert avec des gains hebdomadaires de 0,54% pour le Stoxx 600 et de 0,3% pour le CAC 40. Sur le front des résultats, la technologie américaine déçoit quelque peu à l’image de Microsoft, Alphabet et plus récemment d’Amazon mais le secteur bancaire européen surprend positivement tout comme des acteurs comme SAP, Ferrari, Vinci ou encore Publicis, ce qui explique en partie le rattrapage observé des marchés actions européens par rapport à Wall Street depuis le début de l’année.
Outre les données sur l’inflation américaine, nous prendrons connaissance cette semaine de l’allocation de Jerome Powell devant le congrès, de la production industrielle et de la seconde estimation du PIB du 4ème trimestre en zone euro ainsi que des publications trimestrielles de Coca-Cola, Cisco, McDonald's, EssilorLuxottica, Nestlé, Siemens ou encore Hermès…